dimanche 29 janvier 2012

Pérou :27 morts dans un centre de désintoxication chrétien à Lima.


Le centre de désintoxication « Christ est amour » à Lima a été le théâtre d'un incendie dramatique qui a provoqué la mortd'au moins 27 personnes. Beaucoup des pensionnaires qui étaient en cure se trouvaient enfermés dans leurs locaux lorsque l'incendie s'est déclaré et se sont trouvés piégés. Certains ont pu s'échapper en sautant dans le vide et d'autres ont été libérés de l'intérieur par des encadrants.  Raul Garcia-Lopez (26), fils du propriétaire et administrateur du centre de réadaptation aurait péri dans l'incendie. par contre, son père, le "frère" Raúl García Albornoz aurait pris la fuite...



Ce centre de réhabilitation privé, situé sur l' Avenue San Juan de Lurigancho à Lima, capitale du Pérou, accueillait parfois jusqu'à 80 personnes en démarche de désintoxication et fonctionnait sans subsides de l'état. Il avait été fermé à deux reprises par la municipalité à cause d’importants défauts de sécurité, et avait rouvert récemment sans autorisation


D'après les déclarations de certains proches des curistes, une participation de 40 soles hebdomadaires était demandée aux familles pour participation aux frais d'hébergements, mais il semble que ce centre n'était qu'une réponse spontanée, et manquant probablement de rigueur professionnelle, à ces besoins de soins spécifiques qui étaient négligés par les systèmes de santé gouvernementaux.



Selon certains témoignages, deux des pensionnaires appelés « Luis » et « Martin », qui en étaient à leur troisième rechute, ont mis le feu à leurs matelas avec l'intention de pouvoir s'échapper. Malheureusement, le feu se serait propagé très rapidement et aurait provoqué l'explosion d'une bouteille de gaz qui aurait ambrasé l’ensemble du bâtiment de 2 étages.



La drogue est un problème en constant développement dans la société péruvienne et devient par là-même une source de profits pour des investisseurs intéressés. On peut trouver sur le net péruvien des annonces qui proposent des centres de désintoxication pour les gens plus où moins fortunés. D'après le Ministre de la Santé, Alberto Tejada, il existerait plus de 400 centre de réhabilitation dans le pays, dont plus de la moitié seraient « informels », c'est à dire sans aucune norme de sécurité ou de thérapie.



Depuis un décrêt de 2006, le ministère de la santé devait réglementer l'ouverture et le fonctionnement de ces centres, mais la demande est tellement forte qu'il n'y arrive pas. Les instances gouvernementales sont dépassées par l'ampleur du phénomène, au point qu'il n'existe encore actuellement aucune réglementation sur les caractéristiques auxquelles ces centres doivent répondre. 


 Ce sont souvent d'anciens toxicos, délivrés après une expérience spirituelle, qui démarrent eux-même un établissement de cure pour aider des proches. Mais sans n'avoir aucune connaissance des démarches thérapeutiques, et souvent peu de formation à la relation d'aide, ce qui entraîne parfois des abus et des erreurs qui peuvent être dramatiques. Les normes de sécurité de base sont également souvent négligées, ce qui peut provoquer des drames comme celui d'aujourd'hui.



Il est probable que ce qui s'est passé ce dimanche va accélérer la mise en place d'une législation un peu plus rigoureuse dans ce domaine. Mais la volonté politique ira-t-elle jusqu'à débloquer les financements indispensables à sa mise en place en réponse à des besoins qui prennent de plus en plus d'ampleur ?...


Jean-Luc B





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