dimanche 1 janvier 2012

Egypte, l’université Al-Azhar du Caire fait aussi sa révolution


La plus grande institution de l’islam sunnite veut retrouver son rayonnement, en appuyant la démocratisation de l’Égypte et le dialogue islamo-chrétien.
En juin 2011, le cheikh Ahmed Al Tayyeb, grand imam de l’université d’Al-Azhar au Caire, a créé la surprise en lisant à la télévision un document dans lequel il propose «l’établissement en Égypte d’un État national constitutionnel, démocratique et moderne», fondé sur la séparation des pouvoirs, garantissant l’égalité des droits entre citoyens et la protection des lieux de culte des trois religions monothéistes. La révolution, qui balaie l’Égypte, n’épargne pas la plus grande institution de l’islam sunnite dans le monde.
Depuis son arrivée en mars 2010 à la tête de l’université, Ahmed Al Tayyeb, théologien et philosophe diplômé de la Sorbonne, constate que l’établissement, marginalisé par des années de dictature et d’obéissance au pouvoir, a perdu de son aura. Il entend «qu’elle retrouve son message universel dans le monde et son rôle de renouvellement et de modernisation de la pensée islamique en s’ouvrant à toutes les cultures», explique Mahmoud Azab, un de ses plus proches conseillers.

OUVERTURE AU DIALOGUE

Professeur d’arabe classique et d’islamologie aux Langues orientales (Inalco) à Paris pendant de longues années, Mahmoud Azab a été choisi par l’imam pour prendre la direction du centre de dialogue de l’université. Son rôle, explique-t-il, est de «discuter des valeurs universelles reconnues par tous: liberté, justice, développement, amour, amitié, sciences, luttes contre la pauvreté, contre l’ignorance, favoriser le dialogue entre civilisations».


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