Par Mati Ben Avraham (Jérusalem)
Rubrique: Actualité
Publié le 26 décembre 2011
A l’heure de Noël 2011, le monde arabe chrétien est inquiet. Il se sent menacé en ce que le printemps annoncé tourne à la dérive islamique. A cet égard, l’Egypte est un bon exemple. Depuis février dernier, les violences anti-coptes se sont multipliées. Le bilan porte sur plusieurs dizaines de morts, des centaines de blessés, des églises ou chapelles endommagées. L’association « Egyptiens contre la discrimination religieuse» pointe du doigt les salafistes qui attisent la haine contre la population chrétienne, multiplient les actes de violences, les agressions, prêchent le retour au temps de la dhimmitude. L’Union égyptienne des droits de l’homme fait état d’environ 100 000 coptes qui, depuis mars dernier, auraient fuient le pays.
Alors, si des voix s’élèvent pour que le «droit d’ingérence» soit également pris en compte pour protéger les minorités arabes chrétiennes en terre d’Islam, d’autres mettent en garde contre une tentation de cet ordre. D’une manière générale, en effet, le musulman ne comprend pas que l’on puisse être arabe et chrétien, l’arabe chrétien étant perçu comme la négation par excellence du message délivré par le Prophète, un renégat, un valet de l’occident chrétien, une cinquième colonne. Intervenir en sa faveur, ne serait-ce que politiquement, conduirait donc à une exacerbation du sentiment de rejet. Le constat est amer : le christianisme se portait mieux au temps des dictatures, non pas par penchant amoureux, mais parce que les dictateurs savaient contrôler la radicalisation religieuse, quitte à user de la force.
Dans ce contexte, où l’incertitude du lendemain prime, l’État hébreu apparaît comme un îlot de quiétude, même si, principalement à Jérusalem, une irritation vis-à-vis des chrétiens en général est perceptible dans les cercles extrémistes au sein de l’ultra-orthodoxie juive.